Crève.
Aphone l’a écris. Je crois que ça m'arrange. Tous ses putains de mots mensongers sont en train de me boucher l'arrivé d'air partout dans le corps. J’hallucine totalement. Comment peut on être aussi mauvais de l'intérieur.
L’homme a commencé par me dire "Ben alors, j'pensais qu'on en avait finis de se faire la gueule tous les deux?" alors que je l’ignorais avec soin, tous les deux assis dans la cuisine de Lio. J'lui ai expliqué que tout finissait par se savoir et que parfois ça change la donne. Il me demande d'aller au bout de ma pensée, et moi, encore assez conne pour penser qu'il le mérite, je lui dis tout ce que je sais. Pour ex numéro un et celles que je ne sais pas. Pour le fait qu'il la baisait sans capote et que je sais très bien que ce problème à la con que j'ai eu en février, c'est d'elle que je le tiens. Il a tout nié. En bloque. "Moi j'ai rien à dire. J’ai rien fait". Avec le regard qui dit "bien sûr que je sais mais j'aime mon image tellement plus fort que le reste qu'il est hors de question que je l’assume". J'étais encore calme. Je veux dire bien sûr, mon ton s'indignait un peu. C'est frustrant d'être face à un mec qui nie des trucs pareils. J'veux dire, même si on baise partout, on continue de se rappelait où on fout sa bite et à l'intérieur de qui, non ? Faut pas déconner. C'est là que sortie de nul part il me dit que je ne suis qu'une pute, je lui ai demandé de répéter et il a carrément rajouté "Ouais c'est ce que je pense, t'es qu'une pute. Les saloperies que t'as attrapé c'est Costa qui te les a refilé, sûrement pas moi. "
Le pire c'est qu'il sait. Il sait que jamais dans aucune vie j'aurais pu aller voir ailleurs. Pas parce que je l'aimais ou autres conneries du genre. Juste parce que je ne suis pas comme ça. Qu'il crève en enfer. Vraiment. Bref, je me suis levée dans un excès de rage, totalement frustrée face à son attitude de mecs qui ne ressent rien. Je sais plus où j'ai frappé. J'avais un peu bu. Pas vraiment beaucoup, mais avec l'adrénaline je suppose que tout c'est mélangé. Il m'a poussé contre l'étagère. Il m'a rendu tous mes coups du haut de son mètre 85. Comme s'il avait une seule raison de m'en vouloir. Je le défis de trouver une seule bonne raison.Emma est venue me sortir de là. M'a prise dans ses bras. J'crois qu'en repassant par la cuisine ça a recommencé. On a crié.
J'ai appelé Costa encore pleine de larmes. Je n'sais pas pourquoi. Sans doute parce qu'il n'y a qu'avec lui que je voulais être. Je l'ai appelé dans un élan de désespoir pur et simple. Mais il était là 10 minutes après, en bas de chez Lio. Il vient toujours. On a d’abord fait un tour parce qu’Emma ne voulait pas avoir à affronter Lio tout de suite. On a pas mis longtemps à se remettre à rire. Et puis on est rentré chez lui à pieds une fois qu’Emma nous a laissé. Il a dit qu'il voulait savoir, qu'après tout j'avais dit que c'était très important, je lui ai dit "Une fois qu'on sera chez toi". Je pensais qu'il ne viendrait pas, pour être honnête. Une fois devant chez sa mère, il a fallut l'appeler parce qu'il n'avait pas les clefs. A 2h30 du matin...
Il m'a mit les premiers épisodes de la saison 2 d'Heroes parce que je lui ai dit que je ne les avais pas encore sur raeven. Et puis il a insisté pour qu'on discute. Je lui ai expliqué. J'avais pas forcement envie de tout lui dire. C'est juste que j'ai déjà trop pleuré devant lui. J'lui en ai déjà tellement dit. Il n'a rien dit. Je n'sais pas trop ce qu'il a pu penser de tout ça. Et puis il a voulu savoir ce que je pensais de lui, après avoir pu dire et répéter qu'il avait beaucoup changé depuis que je sais toutes ces choses. J'lui ai dit que la réponse à ce genre de question ça coûtait trop aux gens pour la donner gratuitement. Alors il y a d'abord répondu. Il a dit qu'il me voyait comme une fille charmante en définissant le terme d’une façon plutôt tordu. Mais je ne me souviens plus de ses mots. Et puis intéressante. Il m'a parlé de ses problèmes de filles. Comme quoi il n'était pas vraiment plein de mauvaise volonté. Mais que sûrement, il laissait tomber trop vite. Il a ses attentes. Un nombre d'états sentimentaux dans lesquels il veut être. Et ça n'arrive jamais. J'lui ai dit qu'il retrouverait jamais les mêmes émotions qu’avec Orianne. Jamais exactement. Et que de toute façon, c'est pas en une ou deux semaines qu'il y arrivera. Il dit que personne ne lui manque jamais plus. Qu'il n'y a qu'avec Orianne ou il se disait "Tient, je l'ai vu hier et j'ai encore envie qu'elle soit là". Et je comprends qu'il ai besoin de ce manque là. Ce qui est gênant c'est que moi, je le ressens constamment.
Après il a reclamé sa réponse. J'lui aie dit comme la semaine dernière. Il a baissé dans mon estime. Mais il y est encore. Il faut être honnête. Et il m'a dit "Pourquoi tu m'as appelé alors?". J'étais en plein dans mon piège. Si je lui disais, je suis là parce que je t'aime et que ta présence m'apaise et me fait oublier qu'il y a des monstres comme l'homme qui rampe autour de moi. Tu me fais oublier jusqu'à l'existence du monde extérieur, même si tu n'es plus parfait. Même si tu n'es que toi. Alors au lieu de tout ça, j'ai juste souris. Parce que je n’aime pas du tout ma niaiserie.
Et puis on s'est endormit. Un peu loin l'un de l'autre. Et ses jambes m'attrapaient pendant la nuit. Je sais qu'il ne le fait pas exprès. Et moi je dors mal. Mais je suis bien, là. C’est marrant cette façon qu’il a de littéralement s’accrocher aux autres. Il fait des nœuds avec ses jambes autour des miennes.
Le matin je ne mange pas. Mon estomac est mort la veille. On passe la journée affalé dans son lit à regarder weeds et la saison 1 de scrubs. Comme d'habitude. Il passe son temps à m'emmerder. Il me tripote le piercing du nombril, fasciné par mon nouveau bijoux , et il me fout les doigts dans les oreilles et il me choppe le bas de la cuisse en serrant fort jusqu’à ce que je lui en foute une et il me chope les bourrelets du bassin. Et bien sûr je m’offusque parce que la graisse c’est personnel. Je finis par craquer et à initier le combat de la mort. On fait notre sport de la semaine en se battant pendant un quart d'heure. Et je crois qu'il a gagné. Vers 21h, sa voiture ne veut pas démarrer. Elle veut que je reste dormir ici. Il va voire s’il ne peut pas trouver une voiture pour se nourrir de sa batterie. T en le regardant s’éloigner, j’ai comme une douleur dans la poitrine. Comme s’il y avait un fil qui s’étirait en le voyant partir et me faisait mal. Je n’ai jamais aimé comme ça. Et je m’étonne de voir à quel point cet amour est gratuit. Il appelle Nala pour qu'elle le remplace au boulot demain (il bosse au même endroit). De toute façon il veut démissionner. Il me dit qu'il me déposera demain quand il pourra brancher sa batterie à celle de sa mère et démarrer. Cette nuit, j'étais dans ses bras. Sa main sur mon ventre. Parfois. Je sais pertinemment que ça ne veut rien dire. Qu'il le fait très certainement dans son sommeil. Mais c'est peut être suffisant. Et puis le matin je suis toujours au creux de son épaule, mais ça ne veut toujours rien dire du tout.
Non?
Il ne se passera plus rien entre lui et moi qui ne soit une erreur. Je le sais. Ca ne me rend plus vraiment aigris. Je crois que j'en comprends mieux les raisons et les choses ne peuvent pas toujours aller dans mon sens. Ma vie n'est pas un film même si on dirait les feux de l'amour. Et peut être que d'avoir quelqu'un qu'on puisse appeler passé minuit et qui arrive dans les 10 minutes sans savoir pourquoi on a besoin de lui, c'est déjà beaucoup plus que ce qu'ont les autres. Ca n'est plus ambigu dans ma tête. Je sais que ça peut paraître hypocrite mais je ne pense pas me tromper. Je cherche encore son corps mais j'ai la conviction que rien ne se passera. Ca n'est plus qu'un reste de passé, cette recherche de son corps, constante. Je m'y suis faite. Et je comprends.
Ce matin, sa mère avait déjà mis le café et les deux sucres dans un bol, en attendant son réveil pour faire chauffer l’eau. Le grill pain déjà branché et le nutella sur la table. Elle m’a demandé ce que je voulais. Je n’avais pas faim mais Costa s’est battu et à imposé un chocolat chaud sans me demander mon avis, parce que de toute façon il sait que je n’aime que ça. Sa mère me fait chauffer du lait. Je la trouve adorable. Elle lui crie dessus sans arrêt mais elle ne peut pas s’empêcher de lui préparer son petit déjeuné. Et puis il m’a conduit à la fac.
Il m'a dit qu'il allait à la soirée T*******o au ciné de la fac demain. Celle où je voulais aller. Je lui en ai parlé mais je crois que je n'irais pas avec lui finalement. Je n’ai pas envie qu'il ai à me raccompagner chez moi. Je ne veux pas le voir tous les jours. Je veux qu'on se foute la paix même si bien sûr ça ne sera dur que pour moi.
J'en ai parlé à mes parents ce midi. J'ai deux griffes dans le dos de quand l'homme m'a jeté sur le meuble de la cuisine. Mon père veut qu'on porte plainte. Je pense que ça ne sert à rien, mais j'vais quand même prendre des photos au cas où il serait assez con pour aller au bout de son idée de faux-jeton.
Je voudrais qu'il se prenne un bus. Et j'ai arrêté de m'en vouloir pour ça.