Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'etrange vie d'un glacon
L'etrange vie d'un glacon
Publicité
Archives
15 septembre 2007

J'veux bouffer des étoiles

_I_m_crazy_____by_Jack666rulez

Je ne sais plus trop quelle tournure faire prendre à ma vie. Où je vais, comment, dans quel état d’esprit. J’ai l’impression de changer très vite sans que les choses ne me suivent. Décalée. C'est toutes ces pensées qui ne me ressemblent pas. Qui sont bien trop sérieuses et qui pourtant ne me tuent pas. Ne me font plus pleurer comme j’en aurais pleuré hier. C‘est vraiment très étrange.

Je met de la musique dont j’écoute soigneusement les paroles en espérant y trouver un message, une réponse. Et ne sais pas encore si je vais tomber ou monter une échelle. J’ai peut être juste pris une route. Sans le vouloir. Il faudra assumer les conséquences.

Hier, au Sand, je regardais Kournikova qui avait trop bu et qui disait tout un tas de non-sens. Je me suis demandée ce qui pouvait bien me pousser à boire autant quand je viens ici. Alors que j’avais l’air de ça. Savoir qui elle est d’habitude et la regarder, être cette moitié d’elle même. Même pas l’alcool joyeux. Juste cette elle, totalement diminuée. Je me suis dit qu’elle, ça ne lui était pas arrivé depuis avril. Moi, c’est tous les week end. Ce moi diminué m’a fait perdre mon temps, m’a fait passer à côté de beaucoup. De gens, d’occasions. Et puis cette psychose de la chose dans mon ventre, c’était aussi à cause dune soirée bien trop arrosée. Plus jamais je ne veux avoir peur comme ça. J’arrête.

Costa était là. Ce sans-couille a essayé d’échapper au « bonsoir » de politesse. Tortue, Colin et les autres sont venus un par un, en faisant le tour de la table pour nous faire la bise. Lui, il restait un peu en retrait, en face de nous quand même, assis sur l’appuie de fenêtre. Et je sentais son regard sur moi. Effrayé. Il a toujours eu cette peur de je n’sais quoi dans les yeux quand je me trouvais dans une pièce avec lui alors qu’il m’aurait voulu ailleurs. Pourquoi de la peur? J’ai décidé de lui chopper les yeux et de l’obliger à faire face aux miens. Il me fait un signe de mains tout timide et franchement mal polie, je trouve, j’lui dis qu’il pourrait au moins se déplacer. Il vient, me fait son petit numéro du mec gentil et bien propre sur lui avec des « ça va ? » et des sourires gênés. J’lui dis que je l’ai bien vu qu’il n' avait pas l’intention de venir. Il me dit

Mais non mais y a tous ces types qui vous parlaient quand j’suis arrivé et j’ai préféré attendre que tu sois plus occupée. »

C’est ça Costa, de toute façon t’es pleins de vices comme d’habitude. Mais va pas croire, moi aussi ça me saoule d’avoir à te dire bonjour, m’enfin bon c’est ce qui se fait. »

Il a eu l’air de n’avoir rien a répondre, sûrement parce que j’avais tout à fait raison. Et il m’a dit, comme si on lui avait volé ses couilles « bon ben j’vais te laisser alors ». J'me demande bien où est passé son autre, celui que j'aimais bien plus que le nouveau.

Nala a passé sa soirée à côté de lui. Plutôt crever d’une explosion de la vessie que de le lâcher 30 secondes. Et je n’lui en veut pas vraiment, parce que dès qu’elle le laisse, il lui trouve une remplaçante qu’elle se met à détester. Elle avait le visage tout près du sien. C’est attendrissant comme elle attend, comme elle demande avec son corps sans le faire exprès. Toute à côté de lui, le visage un peu en avant, dans l'atente d'un seul geste, en l'attente constante de lui. Lui, il regardait la fenêtre. Je ne les comprendrais vraiment jamais. Enfin lui avec elle. J’espère qu’il l’aimera comme elle l’aime un jour. Il regardait dans notre direction parfois. Je n’sais pas ce qu’il croyait trouver avec ses yeux. Je n’ai pas passé ma soirée à être obsédée par sa présence. Je n’ai pas pleuré. Il est vraiment derrière moi. Lui et tout ce que j’ignore de cette histoire de rien. De rien du tout.

Dans la voiture du retour, j’avais les yeux jetés dehors. Je n’écoutais plus vraiment.  Axel qui me disait qu’il m’appellerait, qu’il ferrait des efforts pour notre amitié qui se barre en courant. Je n’écoute plus les gens qui disent des choses qu’ils ne feront sûrement jamais. Je pensais à Costa. A son vrai prénom. Ca commence par un J. La première lettre d’un prénom en dit parfois beaucoup sur quelqu’un. « ji ». Ci-gît. Costa. Celui que j’ai aimé, il gît quelque part à l’intérieur de mon cœur atrophié, il est mort. Il y restera parce que c’est sa place. Parce qu’il faut bien que quelqu’un se souvienne de lui, sinon il sera mort pour toujours, et l’amour aussi. On ne peut pas tuer l’amour, vous comprennez, ça ne serait pas correcte. Mai si je pensais à lui c'est justement parceque je ne trouve plus l'amour à l'interieur. Celui que j'avais pour lui et qui devrait planer encore  autour de moi. Je ne le trouve pas. Mon cœur est un tiroir. Et j'ai perdu l'amour comme je perdais mes billes à la récré.

J’ai du me réveiller à 8h pour mon cours de violoncelle. Je sens que sortir le vendredi soir va devenir pénible. Ma prof va peut être prendre une année sabbatique. Je ne veux pas d’un autre prof. Même s’il est jeune, même s’il est beau, comme elle dit. Je n’ai jamais eu de bon prof avant elle. Je ne veux pas qu’elle parte. En plus mon violoncelle est malade, il a été malmené pendant le voyage en avion. Je passe mes doigts sur sa cicatrice et je me rend compte que j’ai de la tendresse pour cet objet. C’est mon bébé. Et j’ai mal pour lui.

Je crois que je suis comme anesthésiée. J’arrive à retenir mes larmes. J’arrive à ne pas penser à des choses quand je sais qu’elles ne compteront pas pour toujours. Ca n’est pas moi. J’ai l’habitude de pleurer pour rien, de crier fort, de foutre des baffes au gens, de ne me retenir de rien. Mais là je n’ai plus envie. Mais je ne suis pas malheureuse, ça n’est pas ce que je veux dire. Je ne suis pas triste non plus. C’est juste que je ne ressens rien.

On va à la foire ce soire avec Kournikova et Fred. J'ai envie de monter très haut et de bloquer la grande roue. Etre près du ciel et bouffer des étoiles.

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Dine: C'est peut être juste une façon d'avancer c'est vrai. Et puis j'en ai besoin.<br /> Passionnée: Merci beaucoup. Les amitiés comme le reste, dès que les choses sont ephemères, elles sont douloureuses à regarder partir. A moins de ne plus y penser. Ca serait presque un objectif de vie. Se detachement là, sans pour autant perdre la capacité d'aimer.<br /> Contente de t'avoir parlé, en tout cas.
P
Je te l'ai déjà dit, mais cet article est vraiemtn très beau. Y'a des phrases comme ça.<br /> Et puis le problème de l'amitié qu'on entretient pas forcément. C'est assez lourd à porter je trouve. Le reste on en a parlé...<br /> Ravie de te retrouver en tout cas.
D
C'est beau Moonette.<br /> Et ne rien ressentir, parfois, ça permet de marcher sur certaines choses qui feraient mal, d'habitude. Du coup tu passes des étapes. Et tu vois autre chose.<br /> <br /> Le problème que tu as soulevé avec l'alcool, c'est ce qui me dérange à moi aussi. Et je suis contente de ne pas être seule à penser cela. Parce que oui, je me sens seule dans ce constat, extérieure. Et quand on est à l'extérieur, forcément, on a pas d'influence sur le reste. C'est dur.<br /> <br /> Putain, je comprends rien à ce que je dis.
Publicité